Les Rohingya ou Rohingyasa (Ruáingga /ɹuájŋɡa/, ရိုဟင်ဂျာ rui hang gya /ɹòhɪ̀ɴɡjà/, bengali : রোহিঙ্গা Rohingga /ɹohiŋɡa/) sont un groupe ethnique de langue indo-européenne et de religion musulmane vivant principalement dans le nord de l’État d’Arakan, à l’ouest de la Birmanie. Les Rohingya se distinguent des Arakanais, de langue lolo-birmane et bouddhistes, qui forment la majorité de la population de l’Arakan. Le terme apparaît pour la première fois sous la forme de Rooinga et de Rovingaw dans un texte écrit en 1799 par le géographe et botaniste écossais Francis Buchanan-Hamilton sur les langues parlées en Birmanie. Le mot signifie « habitant du Rohang », nom donné anciennement à l’Arakan par les musulmans de ces régions.

L’origine de ce groupe est controversée. Les Arakanais et les Birmans bouddhistes les considèrent comme des musulmans originaires du Bengale oriental ayant migré en Birmanie pendant la période coloniale britannique ; eux-mêmes se disent originaires de l’État d’Arakan (ou Rohang dans le langage rohingya), dans l’ouest de la Birmanie.

Musulmans et considérés comme Bangladeshis, ils sont rejetés par une grande partie de l’ethnie majoritaire de Birmanie (environ 70 %), les Bama, pour qui l’identité birmane est inséparable de la religion bouddhiste et chez qui une « indianophobie » est largement répandue pour des raisons historiques. La majorité de ceux qui fuient la violence ou la misère a cherché à rejoindre par mer des pays ou régions à majorité musulmane (Bangladesh, Malaisie, sud de la Thaïlande et Indonésie). Beaucoup ont été victimes de passeurs, détenus sur des embarcations précaires, soumis à des demandes de rançons. Le conflit en cours depuis 2016 a conduit à un exode massif et sans précédent de la majorité des Rohingyas vers le Bangladesh où la plupart se retrouvent dans des camps de réfugiés, installés à proximité de la frontière dans la région de Cox’s Bazar comme Kutupalong.

Les Rohingya parlent d’eux-mêmes comme des Ruáingga /ɾuájŋɡa/, de même qu’ils sont appelés rui hang gya (en transcription MLC (en)) en birman : ရိုဟင်ဂျာ (/ɹòhɪ̀ɴd͡ʑà/) ou encore Rohingga en bengali : রোহিঙ্গা /ɹohiŋɡa/. Le terme signifie habitant de l’Arakan (Rohang, « Arakan » ; -ga ou -gya, « venant de »). Bien que l’origine du terme soit discutée, c’est l’étymologie considéréé comme la plus probable.

Il a été établi que le terme est plus ancien que la colonisation britannique : en 1799, par exemple, l’explorateur Francis Buchanan-Hamilton écrivait :

« Mohammedans, who have long settled in Arakan, and who call themselves Rooinga, or natives of Arakan. (« Les mahométans, qui sont depuis longtemps établis en Arakan, et qui s’appellent eux-mêmes Rooinga, ou natifs d’Arakan. ») »

— Francis Buchanan-Hamilton, « A Comparative Vocabulary of Some of the Languages Spoken in the Burma Empire », The Asiatic Society, vol. 5,‎ 1799, p. 219–240.

Par ailleurs, la langue rohingya est reconnue des linguistes dès le XIXe siècle : en 1811, le Classical Journal classe le Rooinga comme l’un des langages parlés dans l’Empire birman, puis en 1815, le linguiste allemand Johann Severin Vater distingue les Ruinga comme un groupe ethnique disposant de sa propre langue20.

Source : WIKIPEDIA

LA PERSÉCUTION

La Persécution Des Rohingyas à Travers le temps

La Persécution Des Rohingyas à Travers le temps

2019

1977

Opération Nagamin (Contrôle d’identité des citoyens et étrangers). En Arakan, celle-ci prendra une tournure dramatique. Les contrôles tourneront le plus souvent en chasse à l’homme (1 700 musulmans furent assassinés pour défaut de présentation de papiers d’identité).

1978

Les Rohingyas seront plus de 200 000 à avoir traversé la frontière vers le Bangladesh

1994

Les premiers rapatriés arrivent en Birmanie.

1982

Déchéance de la nationalité pour les Rohingyas.

2012

Nouvelle vague de violence. Plus de deux cents Rohingyas ont été tuées et environ cent mille sont regroupées dans des camps aux alentours de Sittwe, la capitale de l’Arakan. C’est le viol et le meurtre présumé d’une jeune bouddhiste, le 28 mai 2012, qui est à l’origine de cette reprise de violences :..Lire la suite

1988

Arrivée de la junte militaire au pouvoir.

1991-1992

Exode de 260 000 musulmans suite à la présence militaire renforcée au nord de l’Arakan, qui entraînera une augmentation des exactions à l’encontre des Rohingyas : confiscations de terre, travail forcé ; mais aussi tortures, viols, exécutions sommaires…

1992

Plus de 260 000 Rohingyas sont installés dans 20 camps à l’extrême sud du Bangladesh entre Teknaf et Cox’s Bazar.

1993

Le Memorandum of Understanding (MoU) fut signé par le HCR (Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés) et le gouvernement birman (dont il faut préciser qu’il est tenu secret, les réfugiés n’y ayant pas eu accès dans les camps, et le HCR n’ayant pas non plus jugé nécessaire de..Lire la suite

1824

Première guerre anglo-birmane qui déboucha sur une victoire britannique résultant une seconde vague de musulmans et indiens vers l’est birman.

1942

Début officielle des tensions communautaires coexistant sur place entre bouddhistes et musulmans.

1948

Indépendance de la Birmanie (des postes occupés par des musulmans dans l’administratif furent supprimés au profit des bouddhistes).

1962

Début du règne du général Ne Win et fin de tout espoir pour les maigres droits des Rohingyas.

Le HCR a tenté de donner une réponse à la répression et à l’exclusion des Rohingyas en organisant le rapatriement des réfugiés de 1991-1992 et leur réintégration en Arakan. Si cette opération menée en collaboration avec les autorités birmanes et bangladaises a permis le retour de la plupart des réfugiés et leur réinstallation en Birmanie, elle est cependant critiquable à plusieurs égards. Pour satisfaire le gouvernement bangladais pressé de se défaire des réfugiés installés sur son territoire, l’agence des Nations unies a abandonné le caractère volontaire du rapatriement pour l’incitation, voire de fait l’obligation au retour.

Après les exodes forcés de 1978 et 1991-1992 provoqués par une politique répressive et discriminatoire, les Rohingyas, par dizaines de milliers, quittent aujourd’hui à nouveau leur pays, contraints par les autorités birmanes qui opèrent un lent nettoyage ethnique de l’Arakan.

Les Rohingyas n’ont plus d’existence légale : ni citoyens d’un pays qui les rejette, ni citoyens d’un pays qui ne veut pas les accueillir. Cet état prônant des principes clairement xénophobes se dit, tendre vers la démocratie avec pour chef d’état, Thein sein encourageant les discriminations, des moines bouddhistes poussant à la haine racial (le moine Werathu et ses discours haineux ou encore le groupe 969 poussant au boycott des commerces musulmans). Sans oublier le prix Nobel de Paix, Aung San Suu Kyi s’enfermant dans un mutisme inquiétant. Cet état de silence radio venant de la communauté international se montre à son tour bien surprenant mais s’explique bien entendu, de part les intérêts économiques en jeux.