Collectif HAMEB : Prendre un enfant Rohingya par la main

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Collectif HAMEB : Prendre un enfant Rohingya par la main

La pauvreté, la famine et la guerre, sont devenues une macabre routine à laquelle certains peuples sont confrontés jour et nuit. C’est l’histoire d’une minorité Rohingya, apatride, dépouillée de ses biens et de ses droits les plus fondamentaux. Ce que vit cette minorité persécutée dépasse toutes les horreurs que nous puissions imaginer. 

Source : Yabanat Magazine – Par Ickpale Khalifeh -12 février 2015

L’ONG collectif HAMEB (Halte Aux Massacres En Birmanie) a été fondée en 2012 pour venir en aide aux Rohingyas. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le responsable du pôle projet humanitaire, Omar Farhane, qui nous a informées sur l’ensemble de la situation.

Le collectif HAMEB a été la première association française à dénoncer le génocide en Birmanie. Le collectif réunit aujourd’hui plusieurs membres en France, en Belgique, en Suisse et en Canada. Leurs plans d’actions sont basés sur quatre axes :

  1. Le collectif fait pression sur les gouvernements. Notamment le Parlement birman afin qu’il abroge la loi de 1982 qui a retiré la citoyenneté aux Rohingyas.
  2. Il fait également de la sensibilisation auprès de la communauté musulmane francophone par le biais de conférences et de manifestations.
  3. Il interpelle tous les médias qui passent sous silence le génocide.
  4. Le collectif apporte régulièrement l’aide d’urgence sur le terrain où très peu d’ONG sont présentes. En octobre dernier, pour l’Aïd el Adha, 71 vaches ont été sacrifiées et distribuées dans des villages et camps de réfugiés.

Un orphelinat en Malaisie

Leur nouveau projet lancé depuis plusieurs mois, est d’ouvrir un orphelinat en Malaisie, dans la ville de Terrengganu au Nord-Est du pays. Le nombre d’orphelins estimé dans ce pays va au-delà des 90 enfants. Des orphelinats existent déjà en Malaisie pour les Rohingyas, mais l’état des lieux est catastrophique parfois.

Les membres du collectif HAMEB se sont rendus sur place et ont constaté que l’hygiène y est quasiment inexistante. Les responsables de ces orphelinats, qui sont eux-mêmes des Rohingyas, se sentent complètement démunis. Les enfants qui ont vécu l’horreur, sont traumatisés et n’ont pas l’attention qui leur est due. Ils sont tout bonnement livrés à eux-mêmes. Ils deviennent sauvages et parfois très violents.

C’est une situation à laquelle le collectif HAMEB fait face en les aidant grâce aux dons, en plus de leur projet d’un nouvel orphelinat. Il aidera à améliorer l’état sanitaire des orphelinats déjà existants, et à mettre en place un personnel plus qualifié pour accompagner les enfants.

L’orphelinat ouvrira pour une vingtaine d’enfants, âgés de 5 à 13 ans, dans un premier temps. Le programme scolaire est déjà établi, les matières qui seront enseignées par des bénévoles et des salariés comprendront les enseignements de bases : mathématiques, langues, histoire et géographie. Mais aussi du Tawhid, du Fiqh et du Tajwid. Répondre à l’appel de l’orphelin compte parmi les actes les plus méritoire pour un croyant. Vous pourrez donc très bientôt parrainer un enfant tout au long de son cursus jusqu’à sa majorité.

Quelle est la situation actuelle des Rohingyas ?

Nous pouvons l’affirmer sans erreur qu’ils vivent, ou plutôt survivent, dans un état critique. Leur vie ne tient plus qu’à un fil. Beaucoup d’histoires sordides émergent à la surface. Prélèvement de leurs organes, dans des conditions déplorables. Parfois au beau milieu des forêts, pour le trafic d’organes. Et en général, ils ne survivent pas aux prélèvements.

Les femmes et les filles sont réduites à l’esclavage et à la prostitution. Des conditions de vie affligeantes. L’état sanitaire (propagation des maladies et insalubrité) est très grave partout où ils sont. Ils sont sujets aux massacres perpétrés par des bouddhistes extrémistes et ont été parqués à leur insu dans la région d’Arakan. Leurs droits fondamentaux sont bafoués. Ils sont refoulés et ignorés des pays voisins. Parfois même des pays majoritairement musulmans.

Ils ne sont pas considérés par les grandes institutions mondiales, malgré qu’elles soient conscientes et affirment qu’ils appartiennent à la minorité la plus persécutée au monde. Quand est-il des humanistes et des humanitaires ? Ils sont également dans l’impasse, face à l’ampleur des dégâts, mais aussi face à la surdité totale des politiciens. Ce peuple passé longtemps sous silence, possède une place désormais dans nos cœurs de croyant. Ils s’ajoutent à la longue liste des opprimés victimes de la barbarie sous les yeux des grandes instances de ce monde.

Pour toutes les informations nécessaires et le suivi du projet, rendez-vous sur le site du collectif HAMEB et leur page Facebook. Ils seront également présents à la rencontre annuelle des musulmans de France au Bourget.

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